
Comment protéger son jardin des ravageurs ?

De l'eau et du soleil... Un peu naïvement, vous pensiez que c'était les éléments clés pour un jardin sain et florissant. Malheureusement, insectes en tous genres, limaces et escargots, acariens invisibles... s'invitent aussi régulièrement dans votre jardin et peuvent causer de graves dégâts. Pas de panique ! Protéger son jardin des parasites et ravageurs est tout à fait possible, sans forcément faire appel à des produits phytosanitaires, même biologiques. La solution passe souvent par la combinaison de la prévention, de l'emploi de solutions naturelles et de petits gestes réguliers. On vous explique tout.
Prévenir plutôt que guérir
La prévention est un allié de choix au jardin. Elle s'appuie sur différentes méthodes, simples à appliquer.
Soigner le sol
Un sol vivant, riche en humus, bien aéré et nourri avec du compost maison ou du fumier mûr aide les plantes à développer des défenses naturelles. Plus vos plantes sont fortes, moins elles attirent les parasites.
En automne et au printemps, une bonne préparation du sol permet de l'aérer et de le décompacter.
Pratiquer la rotation des cultures
Au potager, changer l’emplacement des légumes chaque année empêche les ravageurs spécifiques, qui hivernent dans le sol, de s’installer durablement. Par exemple, il faut éviter de replanter des Solanacées (tomates, pommes de terre...) au même endroit d’une année sur l’autre.
Miser sur les bonnes associations
Le compagnonnage est une technique simple et efficace : certaines plantes protègent naturellement d’autres cultures, via les substances sécrétées par leurs tissus, aux vertus allélopathiques. À titre d'exemple, les œillets d'Inde, la lavande, le romarin, le souci... sont des plantes répulsives alors que la capucine attire les pucerons à elle (et les éloigne du reste du jardin).
Installer des protections physiques
Les voiles anti-insectes protègent vos cultures des insectes volants ou rampants tout en laissant passer la lumière et l’eau. Quant aux voiles anti-oiseaux, ils protègent vos fruitiers.
Faire appel à la lutte biologique
Comme la nature est bien faite, il y a souvent un prédateur ou un allié naturel au jardin pour lutter contre les nuisibles.
Favoriser les auxiliaires
Certains insectes, oiseaux ou petits mammifères sont de précieux alliés dans la lutte contre les nuisibles au jardin. Les coccinelles, les syrphes et les chrysopes dévorent les pucerons. Les oiseaux comme les mésanges se régalent des chenilles. Les hérissons se délectent des limaces et des escargots. Pour les attirer, il suffit parfois de diversifier les plantations, d'introduire des espèces mellifères et nectarifères, de laisser un coin sauvage, d'installer un hôtel à insectes, une mare, quelques tas de bois ou de pierres, des nichoirs... Bref, faites entrer la biodiversité dans votre jardin !
Introduire des prédateurs
En cas d'attaque violente ou régulière, le mieux est parfois d'introduire des auxiliaires spécifiques. Ainsi, on trouve des larves de coccinelles contre les pucerons et les cochenilles, des nématodes (petits vers microscopiques) contre les vers blancs, ou encore des trichogrammes contre certains papillons ravageurs tels que la pyrale du buis.
Utiliser des plantes pour éloigner les ravageurs
Certaines plantes ont des propriétés répulsives ou insecticides naturelles. Le purin d’ortie renforce les défenses des plantes et éloigne les pucerons. La décoction d’ail est efficace contre les acariens et les mouches. Le savon noir dilué, pulvérisé sur les feuilles, étouffe cochenilles et pucerons sans nuire à la plante.
Agir le plus rapidement possible
Une inspection régulière de votre jardin permet d’intervenir au bon moment, avant que l’invasion ne devienne incontrôlable. Prenez l’habitude de regarder sous les feuilles, de vérifier l’apparence des tiges et des boutons floraux. Des feuilles déformées, collantes ou trouées, sont souvent un signe d’attaque.
Si vous voyez quelques pucerons ou chenilles, pas besoin de tout traiter. Il suffit de les enlever à la main ou avec un coton-tige imbibé d'alcool à 90 °C, ou de pulvériser localement une solution douce à base de savon noir. Ensuite la suppression des parties atteintes suffit souvent à éradiquer les ravageurs.
Pour une lutte plus ciblée contre certains papillons comme les noctuelles, ou les carpocapses, les aleurodes et d'autres insectes volants, la pose de pièges chromatiques ou à phéromones permet non seulement de repérer l'invasion mais aussi de capturer les insectes. Quant aux pièges maison, ils sont souvent efficaces, mais pas toujours sélectifs.
Mettre en place des barrières naturelles
Quelques solutions, plus aléatoires, permettent aussi de décourager les ravageurs, en particulier les limaces et escargots :
- Cendre de bois : saupoudrée autour des plants, elle repousse les limaces (mais à renouveler après la pluie et à utiliser avec parcimonie pour ne pas déséquilibrer le sol)
- Coquilles d’œuf broyées : elles forment un tapis tranchant que les limaces n’aiment pas traverser
- Marc de café : répulsif naturel, il peut aussi enrichir le sol.
En dernier recours, les traitements curatifs
En jardinage biologique, l'utilisation de traitements curatifs, même biologiques, se veut la dernière solution, lorsque tout a été tenté. On va ainsi utiliser des produits d'origine naturelle à base de pyrèthre.
Pour autant, ces produits ne sont pas la panacée. Tout simplement car ils ne sont pas sélectifs et vont tuer tout autant les ravageurs que les insectes auxiliaires. C'est pourquoi ils doivent être mis en œuvre ponctuellement et de manière très ciblée, essentiellement le soir pour protéger les abeilles et les insectes butineurs.