Comment se débarrasser des mauvaises herbes dans le jardin ?

Chiendent, liseron, pissenlit, oxalis... la simple évocation de ces mauvaises herbes invasives, autrement appelées adventices, vous donnent des sueurs froides. Il faut dire que, chaque année, s'engage un combat entre le jardinier que vous êtes et ces indésirables du jardin. Car, au-delà du simple désagrément esthétique, ces mauvaises herbes du jardin concurrencent les plantes en nutriments, eau et lumière. Elles peuvent même attirer des ravageurs... Heureusement, il existe des méthodes naturelles pour s'en débarrasser efficacement.

De l'importance de comprendre l'ennemi pour mieux l'éliminer

Avant d'engager la lutte, il est essentiel de connaître l'ennemi. Sur un champ de bataille comme au jardin ! Car désherber n'importe comment peut être vite contre-productif. Les mauvaises herbes du jardin se divisent donc en deux grandes catégories : 
• Les annuelles : elles germent, fleurissent et produisent des graines en une seule saison. Donc, il est relativement simple de s'en débarrasser, mais avant la montée en graines (quelques exemples : le mouron des oiseaux, le séneçon commun, la bourse à pasteur, l'agrostide jouet du vent...). D'ailleurs, à ce propos, saviez-vous que l'agrostide jouet du vent (joli nom pour une adventice !) pouvait produire entre 1000 et 10000 graines par pied ?
• Les vivaces : elles vivent plusieurs années et reviennent de manière récurrente, grâce à leur système racinaire profond, souvent constitué de rhizomes. Pour s'en débarrasser, il faut absolument arracher les racines (quelques exemples : le liseron, le chiendent, le pissenlit, l'ortie...).

Les techniques de désherbage manuel et mécanique

Le désherbage manuel reste certainement la solution la plus efficace, surtout pour les petites surfaces.

Le désherbage manuel

Binette, sarclette, serfouette... peu importe l'outil, l'essentiel est de déraciner les mauvaises herbes superficielles. Et en même temps, vous aérez le sol et cassez la croûte pour permettre à l'eau de pénétrer profondément. Ce désherbage se fait idéalement par temps chaud et sec

L'arrachage ciblé des racines

Les adventices tenaces comme le pissenlit, le chardon, le rumex, doivent être enlevées avec leur racine pivotante, pour éviter la repousse. Dans ce cas, il existe des outils pratiques et efficaces, tels que le couteau désherbeur pour les dalles, le désherbeur à long manche pour les massifs, ou encore la bêche à dents pour les grandes surfaces.

Le désherbage thermique

Pour les allées ou les terrasses, le désherbeur thermique est une alternative intéressante. Il provoque un choc thermique qui brûle les herbes en surface.

Les solutions naturelles et écologiques contre les adventices

Les herbicides chimiques ne sont plus en vente libre depuis quelques années déjà. Et c'est tant mieux ! D'autant qu'il existe des désherbants naturels, à utiliser toutefois avec précaution :
• Le vinaigre blanc et le sel : en tant qu'acide acétique, le vinaigre blanc est très efficace car il assèche la mauvaise herbe. Pour augmenter l'efficacité, entre autres pour les adventices coriaces, on peut mélanger 1 litre de vinaigre blanc avec 500 g de gros sel et 2,5 litres d'eau. Ce mélange doit être utilisé avec parcimonie, sur les zones non cultivées, car il peut saliniser le sol.
• L'eau bouillante de cuisson des pâtes, des pommes de terre ou du riz est aussi un désherbant écologique. Il suffit de la verser directement sur les plantes incriminées
• Le bicarbonate de soude : pur et saupoudré sur les herbes ou dilué dans de l'eau, le bicarbonate de soude est utile pour les petits espaces et le gazon.

La prévention : la clé du problème ?

Plutôt que de s'escrimer sur les mauvaises herbes, peut-être est-il plus judicieux d'empêcher leur pousse. Et là encore s'offrent au jardinier plusieurs possibilités. D'autant plus que les solutions de désherbage naturel ne sont pas toujours compatibles avec la culture de vivaces ou d'arbustes.

Le paillage, le plus simple à mettre en œuvre

Le paillage consiste à recouvrir le sol avec une couche épaisse de matières organiques récupérées dans le jardin (tontes de gazon sèches, résidus de taille broyés, feuilles mortes...) ou achetées dans le commerce (paillis de lin, de chanvre, de miscanthus, écorces de pin, copeaux de bois...) Pour une action plus durable, on peut aussi utiliser une toile de paillage, tissée, géotextile ou bio-dégradable. Ces solutions de paillage bloquent la lumière du soleil, empêchant la germination des mauvaises herbes. Elles conservent également l'humidité, permettant d'espacer les arrosages tout en enrichissant le sol par leur dégradation.

L'utilisation de plantes couvre-sol

Sur un talus, au pied d'arbustes, d'arbres ou de rosiers, laisser un sol nu est propice à la pousse des adventices. Les plantes tapissantes permettent de couvrir le sol et empêchent les graines d'adventices de germer. Et en plus, elles sont belles ! Vous pouvez ainsi choisir des géraniums vivaces (Geranium macrorrhizum), des pervenches pour la mi-ombre et l'ombre, du thym rampant (Nitens, Elfin, Magic Carpet...), de la bugle rampante (Ajuga reptens), du bergenia, du lierre d'Alger ou d'Irlande... ou encore de petits arbustes (cotonéaster rampant, genévrier commun, fusain...).