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Idées jardin

Créer un jardin sauvage : explications et végétaux à planter

5 févr. 2024

Pour beaucoup, un jardin sauvage est synonyme de friche, d'abandon, de zone délaissée où les « mauvaises herbes » ont pris le dessus... Pourtant, sous l'impulsion de grands jardiniers paysagistes comme Gilles Clément, le concept évolue. Aujourd'hui, un jardin sauvage se définit comme un jardin naturel où la nature s'exprimerait librement, un jardin moins cadré et aseptisé où la faune et la flore indigène seraient réhabilitées, un jardin vivant, en mouvement, qui permet de restaurer et de favoriser la biodiversité.

Qu'est-ce qu'un jardin sauvage ?

Comment définir la notion de jardin sauvage ? Peut-être tout simplement avec le mot « naturel ». En effet, dans un jardin naturel, le jardinier essaiera de moins intervenir pour laisser la nature s'exprimer librement. Pour autant, il y mettra tout de même sa patte. Un jardin sauvage est l'exact contraire du jardin taillé au cordeau, où tout est tondu ras, propre, dessiné et calculé, de l'harmonie des floraisons à celles des feuillages...

Créer un jardin sauvage répond souvent à une démarche presque militante, à une prise de conscience. Le but étant en effet de restaurer, de favoriser ou de maintenir la biodiversité, de construire un jardin respectueux de l'environnement, de lutter à son échelle contre le réchauffement climatique. Que faut-il donc faire pour créer un jardin sauvage ?

- Choisir des espèces de végétaux, vivaces, arbres ou arbustes indigènes, c'est-à-dire qui poussent naturellement dans un milieu donné. On plante donc des espèces endémiques plutôt que des cultivars car elles sont parfaitement adaptées au climat, au sol, à l'hygrométrie...

- Faire une place à quelques plantes qui poussent naturellement dans nos campagnes (digitales, grandes mauves, molènes, sauges des prés, achillées millefeuille, marguerites...)

- Planter des haies libres et champêtres, des haies fruitières, des haies mellifères... mais aussi des arbres ou des arbustes, utiles à la faune par leur floraison et leur fruits

- Appliquer la tonte différenciée pour laisser se développer une flore spontanée très utile à la petite faune

- Semer des prairies fleuries

- Planter des arbres, très efficaces pour lutter contre le réchauffement climatique

- Installer des nichoirs et des mangeoires pour les oiseaux du jardin, des abris à insectes (tas de bois, murets en pierres, branchages empilés...), ou à chauve-souris, une mare dans un grand terrain...On peut aussi laisser un arbre mort qui servira de refuge, ou encore un amoncellement de feuilles mortes.

Pour structurer un minimum votre jardin sauvage, il est essentiel de définir des allées ou couloirs de circulation, et surtout des zones précises dédiés aux massifs.

Quelles plantes choisir pour un jardin sauvage ?

Un jardin sauvage est foisonnant, riche et un brin fouillis, où poussent des espèces variées et nombreuses. Il est composé de vivaces, d'arbustes et éventuellement d'arbres si vous disposez de suffisamment de place. On privilégie les espèces indigènes mais vous pouvez aussi planter des espèces parfaitement adaptées à votre climat et à votre sol.

Les vivaces : des bruyères d'été (Calluna) et d'hiver (Erica), des achillées, des géraniums vivaces, des chardons bleus (Eryngium), des mauves et des lavatères, des sauges des prés (Salvia pratensis), des gauras, des marguerites (Leucanthemum), des campanules, des pervenches...

Les graminées : l'herbe aux écouvillons (Pennisetum), le stipe (Stipa)...

Les arbustes pour les massifs ou les haies bocagères, fruitières ou mellifères : le cornouiller mâle (Cornus mas), le sureau noir (Sambucus nigra), l'aubépine (Crataegnus), le houx (Ilex), les différentes variétés de fusain (Euonymus), le néflier (Mespilus germanica), le framboisier (Ribes), la ronce, l'arbousier...

Les arbres : le noisetier (Corylus), le noyer (Juglans), le charme, l'érable champêtre, le saule...

Quel entretien pour un jardin sauvage ?

Un jardin sauvage, on le contemple, on l'admire plus qu'on ne l'entretient. En effet, puisque la nature est maîtresse, on la laisse faire. Tout en la surveillant, certaines plantes pouvant se montrer un peu trop envahissantes.

Pour autant, certains végétaux vont se ressemer seuls, de façon spontanée grâce aux insectes, aux oiseaux ou au vent. D'autres se propagent facilement via leur système racinaire ou leur rhizome. Quant à certains bulbes comme les crocus, les perce-neige ou les cyclamens, ils se naturalisent facilement.

Vous pouvez bien évidemment tondre certaines zones mais faites-le tardivement et en laissant quelques zones sauvages. Vous pouvez aussi laisser les tiges mortes jusqu'au printemps pour offrir un refuge aux insectes. Quant à la taille des arbustes, elle sera interrompue du 15 mars à mi-août pour permettre aux oiseaux de nidifier.

En bref, un jardin sauvage est un jardin libre qui va vous permettre de (re)découvrir la nature, la faune et la flore... sans faire de trop gros efforts !